• eurocochon.jpgL’avis favorable émis sans aucune réserve par le commissaire enquêteur pour faire passer de 815 à 2 380 animaux l’élevage porcin de la Galésière à Vichères, a de quoi susciter quelques interrogations quand à l’avenir de l’environnement de notre Parc du Perche. Monsieur Jean Pierre Fleury voit dans les avantages de cette extension, « la mise en œuvre d’une activité agricole durable traditionnelle ». Comme par miracle, le fait d’ajouter 1 565 porcs permet de rendre l’activité durable et traditionnelle… Avant, ça ne l’était pas ! Sauf si l’on entend par durable et traditionnel un mode de production industrielle incompatible avec l’idée de progrès ou d’innovation…

     

    Second et dernier avantage considéré important, « la conformité du projet par rapport à la charte du Parc Naturel Régional du Perche ». Soyons juste, il a raison puisque le projet agricole du Parc inclut dans la Charte, est davantage porté sur la valorisation et la reconquête des paysages agricoles que sur les problèmes environnementaux pouvant avoir un impact sur la santé publique. Sur ce thème, Monsieur Fleury émet quand même un doute en regrettant « simplement l’absence totale d’enquêtes scientifiques approfondies notamment par l’INSERM ou l’institut Pasteur »… une paille !

     

    Pour ceux qui croyaient encore à « la prétendue » incompatibilité des élevages intensifs  dans le Parc, leurs observations « ont trait plus à un positionnement politique que juridique puisque rien dans la Charte du Parc n’interdit la restructuration de l’élevage proposée par le pétitionnaire ». Comme quoi, lorsque le citoyen est invité à faire des observations, il fait de la politique sans le savoir !

     

    Merci Monsieur Fleury  d’avoir évoqué « l’absence totale de sérénité dans les échanges entre les personnes favorables au projet et celles qui nourrissent de sérieuses inquiétudes m’ont permis de penser qu’un débat public n’apporterait rien. Ce débat public n’aurait qu’accentué l’agressivité des deux groupes ». Si Monsieur Fleury s’adosse à la Charte du Parc pour justifier son avis favorable, quid de l’une des actions principales qui structurent le projet territorial agricole du Parc, qui est de « consolider les relations entre les agriculteurs, les habitants et les élus du Perche » ?

     

    Principe de précaution bafoué

    En plus d’être un plaidoyer pour la filière Vallégrain, le rapport balaie les futures nuisances olfactives et les éventuels impacts sur la qualité de l’air. Et quand il considère ou préconise à plusieurs reprises un contrôle régulier de la qualité des eaux de la Rhône et de la Berthe, ses certitudes que l’extension de l’élevage ne pourra pas générer des risques, se noient dans un flot verbal de précautions de nature à reconnaitre indirectement l’existence d’un risque.

    Catégorique sur le principe de précaution, le pétitionnaire affirme qu’il  « ne peut s’appliquer à une activité agricole ancienne, particulièrement connue et encadrée depuis le premier Empire ».  C’est oublier que la révolution agricole a signé sans précaution le passage de l’agriculture traditionnelle à l’agriculture moderne avec son cortège de pollutions bien connues mais si peu reconnues

    Et s’appliquant le principe de précaution à lui-même, le commissaire enquêteur esquive, « je ne peux pas motiver mon avis sur une règle juridique qui est un principe à valeur constitutionnelle ».

    Sans être plus royalistes que le roi, nous pouvons prétendre à l’application d’un principe de précaution au regard des incertitudes et du risque de dommage grave et, ou irréversible qu’entraine l’extension de la porcherie de la Galésière.

     

    minusrouge.gif Rapport du commissaire enquêteur

    minusrouge.gif Mémoire du pétitionnaire

    minusrouge.gif Avis environnemental

     


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