• Dans l’assiette du consommateur :
    Poulet origine France, nourrit  100% végétaux, minéraux et vitamines, vendu 3,99 € le kg.
    Cuisses de poulet avec dos, vendu  3,63 € le kg

    Dans la gamelle du chat :
    Bouchées au poulet et à la dinde pour chat, 6,45 € le kg
    Terrines  lapin, agneau et canard, poulet, saumon, vendues  5,71 € le kg
    Boite poulet en sauce, vendue  8,83 € le kg

    Il suffit dune balade dans les supermarchés ayant pignon sur internet, pour voir que la volaille nourrit aussi bien son homme que son animal de compagnie. Mais à quel prix ?

    Au premier abord, mieux vaut nourrir son chat avec un poulet sauce maison, qu’avec une boite qui coûte le double.

    A mieux y regarder, la mention « 100% végétaux, minéraux et vitamines » qui se veut rassurante, signifie simplement que le poulet n’a pas été nourri à la farine animale, interdite depuis 2000. C’est au moins le minimum garanti, car pour le reste, l’appétit se restreint au fur et à mesure que l’on prend connaissance du mode de production.

    A 3,99 € le kg, il s’agit certainement d’un poulet standard premier prix élevé à l’intérieur (en claustration) d’un bâtiment. Mais soyons encore rassurés, puisque les exigences réglementaires en France, garantissent un très haut niveau de sécurité et de qualité sanitaire pour le consommateur.

    Quelles sont ces exigences réglementaires ?
    Selon l’ICERN (Ingénieur Restauration Collective Education Nationale)
    La durée d’élevage est de 39 à 42 jours, le nombre de poulets au mètre carré est de 20 à 25 (moins d’une feuille A4), les facteurs de risque sanitaire sont par exemple la nécrose de la tête du fémur, la maladie de Gumboro, la bronchite infectieuse, …. L’exemple de plan de prophylaxie médicale est la vitamine D3, vitamine E-Sélénium, vaccination Gumboro, vaccination BI, ….

    Si le comité interprofessionnel du poulet de chair insiste sur la priorité mise sur l’hygiène et la santé, UFC  Que Choisir souligne « L’Antibiorésistance dans les volailles ».
    Après avoir analysé 100 échantillons de poulet et de dinde vendus dans les grandes surfaces, les marchés, et les boucheries françaises, UFC indique que « sur les cent échantillons examinés, plus d’1 morceau sur 4 (26%) contenait, de manière significative, des bactéries Escherichia coli qui, dans leur grande majorité, sont résistantes aux antibiotiques ».

    Au final, pourquoi accepter dans son assiette, une nourriture qui donne la chair de poule ?
    Le pouvoir du consommateur doit être avant tout un pouvoir de « consomm’acteur », c'est à dire choisir en connaissance de causes !

    Autre conséquence : ce type d’élevage impacte durablement notre environnement.

    C’est donc la raison pour laquelle PAE a émis un AVIS DEFAVORABLE au projet d’extension d'un élevage avicole qui va conduire à la présence simultanée de 103 200 animaux et à une production annuelle de 670 800 poulets sur le lieu dit « La Groulière » sur la commune de Ceton.
    Concernant les enjeux sur la qualité des sols et de l’eau, PAE a en outre, détaillé les risques d'infiltrations qui ne sont pas abordés ni pris en compte dans le dossier.  D’autre part, le dossier ne prend pas en compte les continuités écologiques, point fondamental de la Directive Cadre sur l’Eau, élément de qualité pour la classification écologique des cours d'eau. PAE a également signalé que certaines parcelles d’épandage sont situées sur ce qu'on appelle « la vallée des cochons », et donc déjà surchargées par les épandages de lisier de porc dont les sols sont connus pour être dénaturés avec des risques très importants de sur-pollution des eaux de ce versant de l'Huisne.
    Et quid des contrôles et suivis ?

    Détails du dossier sur :
    http://www.orne.gouv.fr/ceton-michel-gautier-r2509.html

     

    Une chaîne TV a diffusé en avril 2014 un reportage sur les conditions d'élevage des poulets à bas prix.   Voilà comment on peut retrouver du poulet à 2,99 € le kilo, comme ce mardi 27 mai 2014 dans l’un des plus grands supermarchés à Margon Nogent-le-Rotrou.


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  • Le gouvernement a choisi de céder au lobby de l'élevage industriel de porcs en relevant le seuil de l'autorisation de 450 à 2000 places de porcs.

    Une consultation est ouverte sur le site http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/ à ce sujet.

    Vous pouvez y participer et donner votre avis sur ce projet. 

    Vous pouvez vous inspirer ou reprendre tout ou partie des arguments ci-dessous.

     

    Argumentaire de PAE posté sur le site de la consultation :

    L’association Perche Avenir Environnement, reprend les propos de José Bové concernant le fiasco de l’Ecotaxe, « les manifestations en Bretagne sont manipulés par la FNSEA et le MEDEF qui soutiennent une agro-industrie qui va droit dans le mur », et ceux de l’association Eaux et Rivières de Bretagne qui ont alerté Jean-Marc Ayrault en demandant au Premier Ministre, « entre la satisfaction d'une revendication démagogique d'une minorité d'éleveurs industriels, et le maintien de textes protecteurs de l'environnement et de la santé publique, de trancher en faveur de l'intérêt général ».

    Le modèle Breton ayant montré ses limites, et l’agriculture intensive ayant une grosse part de responsabilité dans les pollutions des nappes phréatiques(notamment celles du Perche) et des rivières et du littoral, l'idée de relever le seuil sans que soit réalisées une étude d'impact et une enquête publique, revient à prendre le risque de subir de nouvelles condamnations par la Cour de justice européenne par l’Europe qui a récemment constaté le non respect par la France de ses obligations en matière de lutte contre la pollution aux nitrates.

     

    Argumentaire de l’association Eaux et Rivières de Bretagne

    Le projet de relèvement du seuil d'autorisation des porcheries industrielles est présenté comme un alignement sur les normes environnementales européennes.  Cet argument est faux, dès lors que les normes environnementales actuelles sont plus contraignantes qu'en France dans plusieurs pays européens :  quand le Danemark interdit d'implanter une porcherie à moins de 350 mètres des habitations, cette distance est seulement de 100 mètres en France  ; quand l'Allemagne oblige les porcheries de + 2000 places à traiter les émissions d'ammoniac, aucune obligation de ce type n'existe en France ....

     

    Avec ce projet, 8000 porcheries industrielles sortiraient du régime de l'autorisation pour se voir appliquer le régime de l'enregistrement. Celui-ci ne devait concerner que des installations standardisées, aux impacts environnementaux homogènes, facilement prévenus par des prescriptions nationales. Le régime de l'enregistrement n'est pas adapté à des installations d'élevages industriels, dont les effets sur l'environnement, et en particulier l'élimination des lisiers, varient en fonction de nombreux facteurs : nature des sols, pluviométrie, importance de la lame drainante, topographie, proximité de tiers,  sensibilité du site  (à l'amont d'une baie à marées vertes ou dans la plaine de Beauce, les risques ne sont pas identiques !).

     

    Relever le seuil de l'autorisation à 2000 places aurait comme conséquences pour les 8000 installations qui seraient soumises à un simple enregistrement :

    - l'absence d'étude d'impact sur l'environnement ;

    - l'absence d'enquête publique avec un commissaire-enquêteur indépendant désigné par le tribunal administratif;

    - l'absence d'avis des services de l'Etat compétents en matière d'agronomie, d'environnement, de santé publique ...

     


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  • eurocochon.jpgL’avis favorable émis sans aucune réserve par le commissaire enquêteur pour faire passer de 815 à 2 380 animaux l’élevage porcin de la Galésière à Vichères, a de quoi susciter quelques interrogations quand à l’avenir de l’environnement de notre Parc du Perche. Monsieur Jean Pierre Fleury voit dans les avantages de cette extension, « la mise en œuvre d’une activité agricole durable traditionnelle ». Comme par miracle, le fait d’ajouter 1 565 porcs permet de rendre l’activité durable et traditionnelle… Avant, ça ne l’était pas ! Sauf si l’on entend par durable et traditionnel un mode de production industrielle incompatible avec l’idée de progrès ou d’innovation…

     

    Second et dernier avantage considéré important, « la conformité du projet par rapport à la charte du Parc Naturel Régional du Perche ». Soyons juste, il a raison puisque le projet agricole du Parc inclut dans la Charte, est davantage porté sur la valorisation et la reconquête des paysages agricoles que sur les problèmes environnementaux pouvant avoir un impact sur la santé publique. Sur ce thème, Monsieur Fleury émet quand même un doute en regrettant « simplement l’absence totale d’enquêtes scientifiques approfondies notamment par l’INSERM ou l’institut Pasteur »… une paille !

     

    Pour ceux qui croyaient encore à « la prétendue » incompatibilité des élevages intensifs  dans le Parc, leurs observations « ont trait plus à un positionnement politique que juridique puisque rien dans la Charte du Parc n’interdit la restructuration de l’élevage proposée par le pétitionnaire ». Comme quoi, lorsque le citoyen est invité à faire des observations, il fait de la politique sans le savoir !

     

    Merci Monsieur Fleury  d’avoir évoqué « l’absence totale de sérénité dans les échanges entre les personnes favorables au projet et celles qui nourrissent de sérieuses inquiétudes m’ont permis de penser qu’un débat public n’apporterait rien. Ce débat public n’aurait qu’accentué l’agressivité des deux groupes ». Si Monsieur Fleury s’adosse à la Charte du Parc pour justifier son avis favorable, quid de l’une des actions principales qui structurent le projet territorial agricole du Parc, qui est de « consolider les relations entre les agriculteurs, les habitants et les élus du Perche » ?

     

    Principe de précaution bafoué

    En plus d’être un plaidoyer pour la filière Vallégrain, le rapport balaie les futures nuisances olfactives et les éventuels impacts sur la qualité de l’air. Et quand il considère ou préconise à plusieurs reprises un contrôle régulier de la qualité des eaux de la Rhône et de la Berthe, ses certitudes que l’extension de l’élevage ne pourra pas générer des risques, se noient dans un flot verbal de précautions de nature à reconnaitre indirectement l’existence d’un risque.

    Catégorique sur le principe de précaution, le pétitionnaire affirme qu’il  « ne peut s’appliquer à une activité agricole ancienne, particulièrement connue et encadrée depuis le premier Empire ».  C’est oublier que la révolution agricole a signé sans précaution le passage de l’agriculture traditionnelle à l’agriculture moderne avec son cortège de pollutions bien connues mais si peu reconnues

    Et s’appliquant le principe de précaution à lui-même, le commissaire enquêteur esquive, « je ne peux pas motiver mon avis sur une règle juridique qui est un principe à valeur constitutionnelle ».

    Sans être plus royalistes que le roi, nous pouvons prétendre à l’application d’un principe de précaution au regard des incertitudes et du risque de dommage grave et, ou irréversible qu’entraine l’extension de la porcherie de la Galésière.

     

    minusrouge.gif Rapport du commissaire enquêteur

    minusrouge.gif Mémoire du pétitionnaire

    minusrouge.gif Avis environnemental

     


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  • cochon

    Le nouveau projet d’extension de la porcherie industrielle L’EARL « La Galésière » prévoit de quasiment multiplier par 3 la capacité de sa production.

     

    Perche Avenir Environnement (PAE) s’est opposé à ce projet en déposant entre autres, un dossier au commissaire enquêteur avec copie au Préfet d’Eure et Loir.

    PAE met notamment en exergue les carences des procédures d’évaluation des risques environnementaux et les incertitudes quant aux dommages que ce projet calqué sur un modèle productiviste dépassé, pourrait avoir sur l’environnement.

     

    Multiples, les arguments de PAE portent :

     

    fleche01.gif Sur la faisabilité financière du projet : Données incomplètes. Doutes fondés sur la viabilité économique. Très fort taux d’endettement peu maitrisé et sans prise en compte du contexte de crise (régulière) de cette industrie.
    Voir l’article alarmant de Ouest France du 24 novembre 2010 : « La Chambre d'agriculture du Finistère réclame un plan de sauvegarde départemental et régional pour la filière porcine bretonne malmenée par une crise sans précédent ».

     

    fleche01.gif Sur la faisabilité technique du projet : Plan d’épandage incomplet et non maîtrisé. Le pétitionnaire ne possède que 31% seulement de la surface du plan d’épandage. Le pétitionnaire transfèrerait sur les prêteurs de terre, la mise en œuvre des aménagements préconisés pour lutter contre la pollution des sols et des eaux. Mais aucune obligation de résultat n’est imposée au pétitionnaire ni aux prêteurs de terres. « Le pétitionnaire n’envisage pas de mettre en place ces mesures sur les parcelles qu’il n’exploite pas lui-même » est-il mentionné dans le dossier.

    Pas d’obligation, pas de sanction ! Aucun engagement ni écrit ferme, ni verbal, ni financier du demandeur qui seraient de nature à rassurer ! Aucune obligation de résultat.

    Où se trouvent donc concrètement les mesures prises par le pétitionnaire pour protéger l’environnement ?

    Autre « curiosité », la délibération du Parc Nature l Régional du Perche du 5 juillet 2010 mentionne « De souhaiter que Mr Bouchet essaie au maximum de sensibiliser les exploitants mettant leurs terres à disposition afin gue ces derniers prennent en considération les recommandations émises par I ‘hydrogéologue en terme d’aménagement de ces parcelles ».

    Il serait pourtant simple de préciser qui va faire, qui va payer et qui va contrôler la mise en œuvre de ces aménagements, condition substantielle, déterminante et indissociable du plan d’épandage.

     

    fleche01.gif Sur le contrôle du plan d’épandage : L’autorité environnementale déclare : « Une grande vigilance devra être portée sur les modalités d’épandage et leurs conséquences prévisibles sur la pollution des ressources en eau ». Qui va contrôler quand on sait qu’il existe 1 contrôleur pour 1 000 installations !

     

    fleche01.gif Sur le plan de la Santé Publique : Périodes d’épandage envisagées non adéquates avec la lutte contre la pollution par les Nitrates. Le secteur géographique concerné est très sensible et donc vulnérable en matière d’hydrogéologie et d’hydrographie et se situe sur le territoire couvert par le SAGE de l’ Huisne, le Parc Naturel Régional du Perche, et majoritairement en zone Vulnérable Nitrates !

    D’autre part, comment peut-on affirmer que les flux de phosphore sont estimés avec les références les plus récentes alors que l’analyse des sols date de 1949 !

    L’avis de l’autorité environnementale est cependant clair quand il parle du calendrier d’épandage qui va mettre des « quantités d’azote non absorbables par les cultures ». Que vont devenir ces nitrates ? Ils iront polluer les eaux. Les risques de pollution des nappes sont donc bien potentiels ; ils ne sont ni exclus ni « endigués ».

    Le projet met donc en péril la santé des habitants desservis par les deux captages concernés par le projet. De plus, 799 894 euros de subventions viennent d’être alloués « à la reconquête de la ressource en eau » sur le versant de l’Huisne (Journal Le Perche du 1 décembre 2010). Or la commune de Vichères est bien traversée par la rivière la Berthe, affluent de l’Huisne qui sert notamment à alimenter les villes de la Ferté Bernard et du Mans en eau potable !

    Le dossier mentionne que « l’EARL ne se situe pas dans un périmètre de protection de captage AEP ». Or ce qui compte, c’est surtout la localisation de la totalité des surfaces d’épandage.

    Le dossier ne consacre aucune analyse des conséquences sur l’environnement des traitements médicamenteux dispensés dans cet élevage intensif, et ne présente aucune approche ni chimique ni sanitaire.

     

    Un modèle productiviste dépassé

    Constitutionnel, le principe de précaution ne vise pas à faire obstacle à la recherche technologique et scientifique, or ce projet d’extension apparait incompatible avec l’idée de progrès ou d’innovation. Ce mode de production industrielle n’est pas durable, alors que le rapport de la Cour des Comptes de 2010 sur la gestion de l’eau souligne « l'insuffisante volonté de l'Etat de remettre en cause des pratiques agricoles marquées par l'encouragement au productivisme et le choix d'une agriculture intensive ».


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