• Essai de forage à Gémages

    Afin de poursuivre leur activité sans être tributaire des menaces de pollution, les propriétaires du Moulin de Gémages souhaitent la création d’un forage permettant l’exploitation de la nappe circulant dans les formations calcaire de l’Oxfordien supérieur et moyen. Sur la base de l’évaluation des besoins en eau du site, le projet prévoit un pompage à un débit maximum de 90 m3/heure en continu pour un niveau dynamique maximum de 72 m/sol.

    Ce projet a fait l'objet d'une enquête publique à laquelle a participé Perche Avenir Environnement. Ses remarques et observations sur ce projet ont été remises au commissaire enquêteur. 

    Le volume annuel de recharge de l’aquifère visé par le projet est estimé sur des bases pénalisantes à 7 011 000 m3 en moyenne par an.

    Sur des bases pénalisantes, les prélèvements induits par le projet de pompage cumulé à ceux induits par l’exploitation du forage d’alimentation en eau potable des Feugerets n’excèdent pas 17% de la recharge annuelle de la nappe.

    On imagine facilement que le choix de réaliser un forage par les propriétaires du Moulin de Gémages n’a pas été fait de gaîté de cœur, mais résulte d’une pollution constante en amont qui n’est pas de leur fait et qui n’a pas été maîtrisée.

    Le problème n’ayant pas été traité à la source, Perche Avenir Environnement regrette que rien n’ait été fait pour améliorer la qualité de la rivière depuis la pollution massive de 2004.
    PAE regrette également la rivère « La Coudre » ne dispose d’aucune station de surveillance pour la qualité de l’eau comme cela est fait pour la rivière « La Même »

    La synthèse annuelle 2007 disponible sur le site du Conseil Général de l’Orne mentionne une forte dégradation de la qualité de l’eau entre Souvigné et Saint-Germain-de-la-Coudre proche de Gémages, sachant qu’il n’a pas été fait de mesure pour les pesticides :

    Qualité générale : La qualité de l'eau est plutôt dégradée. Notamment au niveau des matières en suspension (érosion) du fait du piétinement du lit des affluents par le bétail, qui représente sur une surface cumulée estimée à 10 % du linéaire totale de la Même

    Pas de mesure de pesticides sur ce cours d'eau

    - L'altération des matières organiques et oxydables (MOOX) est mauvaise à St Germain de la Coudre sur la Même, où les concentrations maximales en Carbone organique (COD) sont de 15,2 mg/l et de 80 mg/l pour la DCO en juillet 2007.

    - La Même à St Germain de la Coudre est classée avec une qualité moyenne par rapport à la pollution azotée (hors nitrates) du fait d'une concentration maximale en NTK de 3,6 mg/l en juillet pour une moyenne annuelle de 1,5 mg/l. Le déclassement en mauvaise qualité de la station de Souvigné provient de la forte concentration en nitrites (NO2) mesurée en juillet (= 16 mg/l).

    - Pour ce qui concerne les nitrates, la moyenne pour l'année à St Germain de la Coudre est de 21 mg/l pour une concentration maximale de 25 mg/l en mars. Quant à Souvigné sur Même, la moyenne annuelle est de 16 mg/l avec une concentration maximale de 22 mg/l en janvier.

    - Concernant l'altération particule en suspension, la plus forte concentration en MeS a été mesurée à St Germain de la Coudre (maximum de 225 mg/l en juillet pour une moyenne 2007 de 47 mg/l) alors que la concentration maximale mesurée à Souvigné est de 53 mg/l en mars pour une moyenne de 20 mg/l.

    - Quant à l'altération phosphore, il a été mesuré, toujours en juillet et à St Germain de la Coudre, une concentration maximale en phosphore total (Pt) de 0,6 mg/l en juillet avec une moyenne annuelle de 0,2 mg/l, contre un maximum à Souvigné de 0,19 mg/l de Pt et une moyenne de 0,13 mg/l.

    - La qualité de l'eau de la Même est médiocre, voire mauvaise suivant les altérations. On peut s'apercevoir, tout comme pour l'Erre, que la dégradation des altérations provient essentiellement du mois de juillet, suite aux gros orages. Ces cours d'eau paraissent donc très sensibles aux lessivages des sols et problèmes d'érosion.

     

    Pas d'incidence négative sur l'environnement 

    Outres les éléments relevés dans le dossier, notre enquête auprès des propriétaires du Moulin de Gémages, révèle que les poissons s’alimentent naturellement dans les bassins et ne sont donc pas nourris par la main de l’homme par d’éventuels produits pouvant nuire à la qualité de l’eau.

    Comme auparavant, les bassins en contrebas concernés par l’alimentation en eau du forage, retiennent les déchets naturels libérés par les poissons, et l’eau exempte de pollution poursuit son cours jusqu’à la rivière.

    D’autre part, au regard du coût énergétique du dispositif de pompage, les propriétaires du Moulin de Gémages nous ont assuré que le prélèvement maximum est une limite qu’ils ne souhaitent pas atteindre. Le recours à cette ressource étant privilégié en période de chaleur, le rejet dans la rivière d’une eau « rafraîchie » dans le milieu naturel peut être considéré comme un apport positif à la vie du biotope de la faune et de la flore.

     

     

     

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