• PAE : Communiqué de presse sur l'arrachage de haies de Souancé

     

    Cela s'est passé il y a un mois, en avril, du coté de la ferme de la Bercillère à Souancé-au-Perche : un agriculteur, sans rien demander à personne, a arraché des hectares de haies à coups de bulldozer et de broyeuses géantes. Un vrai massacre, la haie comptait de très vieux chênes et de belles "trognes" qui abritaient une faune importante. Une procédure a d'ailleurs été lancée par l'ONCFS, l'Office National de la Chasse et de la faune Sauvage, l’agriculteur ayant peut-être détruit des habitations d’oiseaux protégés. L'arrachage en a choqué plus d'un, mais hélas le mal était fait lorsque le public, les défenseurs de la nature et les élus s'en sont rendus compte. Pire, l'agriculteur était dans son "bon droit", ainsi que nous avons pu lire dans le journal Le Perche, il pouvait faire ce qu'il voulait, aucun document d'urbanisme n'existant à Souancé ! Il a promis de replanter les 1,5 km de haies disparus et le Parc naturel régional du Perche devrait signer une convention avec lui pour qu’il s’engage à le faire...

    Un tel acte ne pouvait laisser PAE indifférent. L'association a donc vigoureusement réagit et affirmé on ne peut plus clairement sa position à travers un communiqué de presse, à paraître cette semaine dans le journal Le Perche, et dont voici le texte intégral : 

     

    Perche Avenir Environnement, notre association qui se bat depuis de longues années pour la protection des haies, des paysages du Perche et la santé de ses habitants, ne peut pas ne pas réagir aux derniers événements et aux articles parus dans les journaux concernant les arrachages de Haies.

    Ainsi que nous ne cessons de le répéter, nous ne voulons pas stigmatiser l'ensemble des agriculteurs, mais dénoncer certaines pratiques et modèles agricoles qui conduisent à ce que nous avons pu voir récemment à Souancé.

    Les terres agricoles du Perche sont en train de devenir des enjeux financiers. Nous voyons déjà des investisseurs et des spéculateurs qui les achètent. Cette situation conduit inévitablement à la destruction des paysages, patrimoine commun. Ce sont des centaines d'hectares qui sont concernés, et donc les exploitations qui vont avec. Comment l'agriculture paysanne à taille humaine que nous défendons peut-elle survivre ?

    Ainsi que l’a si bien exprimé l’agronome-chercheur Marc Dufumier (Le Monde 9 février 2016) : « Il nous faudrait  promouvoir aujourd'hui  une agriculture moins industrielle, c'est à dire plus artisanale, plus soignée, plus respectueuse de l'environnement mais aussi plus intensive en emploi. Il convient, pour ce faire, de réorienter au plus vite les aides de la PAC (actuellement concédées en proportion de la  surface) afin que nos paysans, droits dans leurs bottes, puissent être correctement rémunérés, en échange de bons produits et de services d'intérêt général, et  ne plus devoir sans cesse mendier des subventions sans grand effet sur les systèmes de production agricole. »

    C'est pourquoi nous interrogeons nos politiques, quand nous voyons des projets comme l'usine de méthanisation de Pouvrai, les extensions d'élevages industriels, etc... qui immanquablement alimentent ces évolutions que nous dénonçons.

    Il y a eu des avancées encourageantes, des échanges constructifs, des engagements de la part d’agriculteurs et des services de l’État. Dans l'Orne, la DDT a  même produit un document qui clarifie les situations juridiques des haies et en détermine les procédures d'entretien.

    Pourquoi ce document si attendu des élus, des associations tarde-t-il autant à être  rendu public ? Il serait pourtant l'outil indispensable à la pédagogie et au dialogue.

    Devant ces cas consternants d'arrachages de haies nous ne pouvons pas nous contenter « de regrets » (déclaration de Jean-Michel Bouvier, alors vice-président du Parc, au journal Le Perche) le PERCHE mérite engagements et actions.

    Notre association a travaillé avec le PNRP, avec des élus, des agriculteurs, et obtenus des engagements de réparation. Mais qu’en est-il des moyens mis en place pour le suivi, quand le PNRP nous dit que depuis juillet 2015, il cherche des budgets pour le faire.

    Non, l'agriculteur de Souancé n'est pas dans son « bon droit » quand il détruit une zone humide même si elle n'est pas protégée par un document d'urbanisme. La position de l'ONCFS, qui s'est rendu sur place, est on ne peut plus claire : Il est en infraction ! On nous dit que l’agriculteur va s'engager à replanter 1,5 km de haies. Mais avec qui s'engage-t-il ? Le PNRP et les associations peuvent-ils seuls en  assurer le suivi ? Quel est le rôle des services de l’État dans ce domaine ?

    Nous souhaitons une vraie mobilisation de tous, citoyens, élus, institutions, politiques, pour préserver notre environnement, mais aussi pour permettre aux agriculteurs d'y travailler et de vivre  dignement et sereinement de leur travail.   

     

                                                                

     

     

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