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Nucléaire : doit-on faire confiance aux « experts » ?
Le débat lancé par Laurent Froideveaux trouve un écho cette semaine par l’intermédiaire de la Criirad (commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) créée en 1986 en réaction à la façon dont l’Etat français a géré la contamination provoquée par Tchernobyl.
Mercredi 25 mai, la Criirad saisi le Premier ministre et le président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) pour demander l’ouverture d’une enquête sur l'évaluation de l'impact en France du nuage radioactif en provenance de Fukushima.
Dans ses courriers, l’organisme indépendant la Criirad tacle l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) financé à plus de 80% par des subventions publiques, dénonce le fait que l’organisme qui intervient comme appui technique des autorités, a fourni des informations erronées sur les dates de contamination. « Les masses d'air contaminé sont arrivées sur la France bien plus tôt que ne l'a dit l'IRSN, à des activités bien plus élevées, et bien plus massivement par la façade Atlantique que par la frontière Nord » souligne Corinne Castanier directrice de la Criirad.
Selon l’ISN, ces masses d’air contaminé n’auraient pas touché la France avant le 24 mars, et « l’activité de l’air mesurée en France les 24 et 25 mars était bien plus faible que celle enregistrée entre le 22 et le 23 mars en Suède, Finlande, Allemagne et aux Pays-Bas ». Corinne Castanier indique au Premier ministre que la contamination à l'iode 131 particulaire est arrivée « dès le 22 mars, sur près des trois quarts de la France ».
La directrice poursuit « cet organisme ne pouvait donc ignorer ni la véritable date d’arrivée des masses d’air contaminé sur la France, ni leur étendue géographique, ni l’activité réelle de l’iode 131. Cependant, connaissant les moyens de mesure des exploitants du nucléaire et leur obligations en matière d’auto-surveillance, il est difficile d’imaginer qu'AREVA, EDF ou le CEA n’aient pas eu une parfaite connaissance de la réalité des faits ».
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